Ce soir, notre voyageur mystère vous propose la troisième chronique d'une série de quatre, des chroniques qui relatent son long périple en France.
Après un arrêt de trois jours à Fain les Moutiers, et par curiosité pour cette ville réputée être la mecque du nougat, nous nous sommes dirigés vers Montélimar.
Pour ne pas déroger à nos habitudes, nous n'avons pas pris le plus court chemin..
Nous arrêtons d’abord à Cluny puis à Maçon. Nous avions toutefois besoin de téléphoner au Québec, mais c’est plutôt difficile à faire sans cellulaire; ce qui est notre cas. Impossible de trouver un téléphone public. Il n’en reste plus aucun dans cette région. Nous avons réalisé que la France est un pays où le passé est encore très présent, mais que ce n’est pas nécessairement vrai pour le passé récent. Mais bon, à genoux et en pleurs, nous nous sommes finalement présentés à l’Hôtel de Ville de Cluny. La réceptionniste a été touchée. Elle a volontiers fait la grande tournée de tous les fonctionnaires de la Mairie afin d’obtenir une autorisation claire et précise nous permettant de téléphoner à un numéro pourtant sans frais. Elle était très heureuse de nous rendre ce service. Cet épisode a fait sa journée.
Puis nous sommes repartis pour Saint-Étienne. Chose peu courante, nous avons dormi en plein cœur de la ville. Nous avons ainsi pu la visiter très tôt le matin. Nous y avons passé presque toute la journée. Dans l’après-midi, nous nous sommes rendus chez Emmaüs dans le but de trouver des perles rares. Nous en avons effectivement trouvé. Comme c’est le cas chez Jean Coutu, nous avons même trouvé une amie. Celle-ci a le même prénom que ma défunte mère. Il n’est d’ailleurs pas impossible qu’on la revoie un jour au Québec.
Nous étions alors assez près de Montélimar. Mais, comme les prix étaient meilleurs en périphérie, nous avons choisi de dormir à Aubenas. Cette ville de charme est située en Ardèche. Il nous a donc fallu emprunter les routes extrêmement sinueuses des monts de l’Ardèche pour la rejoindre. La route est fantastique. Plus on avance, plus les virages montagneux se multiplient. C’est le Graal pour les amateurs de conduite sportive. Les passagers, s’ils quittent la route des yeux, mériteront des vues spectaculaires sur des paysages à couper le souffle. Et que dire de la beauté des petites villes et des hameaux que nous rencontrons tout au long de cette route? Du vrai bonbon! À deux reprises déjà nous avons traversé les Alpes et les Pyrénées, mais là, c’est, comme on dit, la cerise sur le sundae!
Notre gîte à Aubenas n’était pas dans la ville même. Le matin, nous avons convenu de prendre au moins le temps de la visiter avant de prendre la route pour Montélimar. Quelle bonne décision. Ce matin-là, c’était jour de marché. Nous avons vu bon nombre de marchés lors de nos voyages, mais celui d’Aubenas rivalise très bien avec les plus intéressants. Si, un jour vous avez l’occasion de passer par là, faites en sorte que ce soit un samedi matin.
Après avoir fait quelques provisions, nous avons pris la route de Montélimar. Cette ville s’est avérée être décevante. Faut dire que déjà, au marché d’Aubenas, nous avions mangé du nougat de bonne et de moins bonne qualité. Nous avions aussi goûté à d’innombrables viandes séchées et confiseries diverses. Nous n’étions peut-être pas dans les meilleures dispositions pour apprécier le charme de cette ville, si elle en a. Nous n’y sommes donc pas restés. Nous nous sommes dirigés rapido-presto vers Uzès la merveilleuse.
Je suis d’accord avec vous, le choix de l’adjectif merveilleuse est un peu exagéré. Mais, que voulez-vous, quand on aime… Vous aurez certainement deviné que nous connaissions déjà cette si belle ville. Le soir précédant notre arrivée à Uzès, nous avons tenté notre chance en lançant une invitation par courriel à Bernard et Régine D’hombres de Saint-Jean-du-Gard. En 2014, nous avions passé une semaine à leur magnifique gîte La clèdre de Monéry1. Depuis, nous correspondons plus ou moins régulièrement avec eux. Toujours est-il que, finalement, on nous a invités à dîner avec eux et à coucher dans leur gîte. C’est avec empressement que nous avons accepté.
Étant continuellement sur la route, il nous était difficile d’apporter un petit cadeau d’invité. Il nous restait cependant une bouteille de vin que nous avions achetée chez un caviste à Semur-en-Auxois; un vin d’appellation contrôlée produit par la Maison Masse à Givry. Lorsque nous avons sorti cette bouteille, les yeux de Bernard se sont écarquillés. Par le plus grand des hasards, les vins de Givry figurent au premier rang parmi les favoris de Bernard. Sa réaction lorsque nous avons sorti cette bouteille était convaincante. Nous l’avons évidemment bue le soir même. Il a raison d’apprécier à ce point les vins de Givry, car celui que nous avions apporté nous a également surpris. C’est, sans contredit, l'un des meilleurs vins que nous avons bus à ce jour. D’ailleurs, plus tard dans notre voyage, nous avons acheté un autre vin de Givry et il était presqu’aussi bon que le premier. Ce fut une très belle soirée que nos hôtes nous ont si généreusement offerte.
Lors d’un séjour précédant, donc, nous avions visité Uzès à trois reprises. Nous en avons d’ailleurs parlé mille fois à plusieurs de nos amis. Il aurait pu arriver qu’avec le temps, l’image que nous en avions gardée dépasse la réalité. Mais non, Uzès était encore Uzès.
Deux fois par année à Uzès, il y a une gigantesque brocante; une au début de l’été et une autre à la fin. Et nous étions là pour assister à cet étalement de mille et une curiosités. Combien avons-nous dépensé ce jour-là? Pas assez. Eh oui, à la toute fin de l’après-midi, nous avons trouvé un dessin que nous avons laissé là. Depuis ce jour, j’y pense sans relâche. Il s’agit d’un tout petit dessin représentant une jeune fille. Son regard nous faisait penser à la peinture de Vermeer - La jeune fille à la perle. Cet épisode restera longtemps dans ma mémoire.
Lentement, mais sûrement, nous nous dirigeons maintenant vers Perpignan, notre avant-dernière étape française avant Barcelone.
À suivre...
1. Une clèdre est un bâtiment qui, autrefois, servait au séchage des marrons durant plusieurs jours au-dessus d’un feu de braises légèrement refroidies et savamment entretenues.
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Photo source: gracieuseté de notre voyageur mystère
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